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Vidéo Passion - Club de vidéastes amateurs de Kraainem, jumelé au club de Cholet-Vidéo-Ciné-Son et membre du Conseil Culturel de Kraainem.
Lieu de réunion : Foyer culturel de Kraainem
3, avenue des Sorbiers
Webmaster : René Bomboire

7 nov. 2008

DEBRANCHEZ-VOUS !

En préparation de nore réunion de jeudi prochain (13 nov), je reproduis ci-dessous l' article que j'avais publié dans le numéro 15 de feu notre journal (mai 2006).
Vous vous en souvenez certainement ...mais relisez-le quand même: cela vous aidera, je pense, à préparer d'éventuelles questions et à profiter pleinement de notre prochain atelier.
René

Nos caméscopes sont des outils fabuleux : il suffit de déclencher et les automatismes s’occupent de tout, du réglage de la distance grâce à l’autofocus, de la quantité de lumière par le réglage du diaphragme et de la vitesse d’obturation, de la qualité de la lumière grâce au réglage de la balance des blancs. Ils font même plus encore, puisqu’ils amortissent avec aisance les petits tremblements qu’émotions, âge ou nervosité transmettent par nos mains à la caméra.
Et ils s’acquittent parfaitement de cette tâche ce qui nous permet de nous concentrer sur la composition et le cadrage de l’image. Ceci fonctionne donc parfaitement et nous aurions bien tort de ne pas en user largement
Donc en vacances, avec une bonne lumière, pas de problème. Mais c’est dans les situations difficiles d’éclairage , en contre-jour ou en lumière artificielle, que ces automatismes montrent leurs limites : images virant au bleu ou à l’orange, parties de l’image sous ou surexposées. L’autofocus lui-même peut être perturbé en basse lumière ou occasionner des « pompages » lors d’un zoom, par exemple. Dans ces cas-là, la solution est, évidemment de débrayer l’automatisme et de passer au réglage manuel..
Parcourons rapidement, pour rappel, les principales fonctions à régler manuellement, avant de voir comment utiliser certains de ces réglages comme un outil créatif.

1/ Réglage de la distance
Pour des plans moyens ou larges, bien éclairés, sans mouvements importants de caméras, l’autofocus est parfait. Dans tous les autres cas n’hésitez pas à passer en manuel. Pour régler précisément la distance, utilisez évidemment la bague de réglage si votre caméscope en est équipé, sinon,restez en mode automatique et zoomez à fond sur la partie de l’image que voulez nette ; laissez l’autofocus se régler sur cette partie et passez en manuel. Il existe aussi , selon les types de caméscope des fonctions de type « push auto » qui réalisent la même opération de retour à l’autofocus pour régler la distance..

2/ La balance des blancs
Les caméscopes sont sensibles à la couleur de la lumière ( mesurée en °K). Il faut donc corriger leur sensibilité dès que l’éclairage varie (matin, soir, rue sombre, sous-bois etc..) et surtout en éclairage artificiel. Le réglage de la balance des blancs correspondrait, en photographie, à l’utilisation de filtres couleurs correctifs.
Sur un caméscope, le réglage de la balance des blancs s’effectue de plusieurs façons : selon les conditions, passez du mode automatique au mode « lumière extérieure » ou « lumière intérieure » (pour ampoules ou néon) . Pour un réglage purement manuel , la méthode est simple : prenez un papier ou carton parfaitement blanc ; placez-le devant l’objectif de la caméra et activez le réglage manuel (référez-vous à votre manuel d’utilisation). C’est tout : la balance des blancs est réglée et mémorisée (bien utile si vous arrêtez votre caméra et le reprenez plus tard dans mes mêmes conditions, comme lors d’une soirée par exemple)
Rem :
1/ les corrections de couleur sont visibles sur votre écran ou dans votre viseur (ouf !), ce qui permet de choisir la « bonne » correction.
2/ les logiciels de montage qui ont des fonctions de correction colorimétriques avancées , comme Adobe Première PRO, permettent de corriger parfaitement une balance des blancs « à posteriori »


3/ L’exposition
La plupart des caméscopes possèdent une touche contre-jour qui permet d’ouvrir le diaphragme pour mieux « voir » un sujet à contre-jour.
On peut aussi éclaircir ou assombrir une image en augmentant ou diminuant le gain. (fonction AE)
Comme pour l’autofocus, il est possible de zoomer sur une partie de l’image en automatique puis de verrouiller l’exposition à cette valeur (fonction expo-lock ou quelque chose de semblable) ; on revient ensuite au cadrage normal en gardant l’exposition choisie. N’hésitez pas à utiliser ces fonctions pour améliorer vos images Et, comme nous le suggère très justement Albert dans la conclusion du « Vade-mecum du vidéaste amateur » : Relisez le mode d’emploi de vos appareils, ils ne vous ont peut-être pas livré tous leurs secrets.



Vers la créativité : La profondeur de champ
En utilisant judicieusement les ajustements manuels décrits ci-dessus, vous arriverez à vous « dépatouiller » de situations difficiles et à obtenir des images correctes . Mais on peut aller plus loin en utilisant les réglages manuels pour obtenir des effets créatifs : l’un de ceux qui enrichira facilement vos images est la maîtrise de la profondeur de champ.



C’est quoi ça ?



La profondeur de champ est la zone nette de l’image. En deçà et au-delà de cette zone, l’image est floue. Ceci résulte des lois de l’optique et d’ailleurs, notre œil fonctionne de la même manière : nous ne sommes pas capables de fixer un objet proche et un lointain en même temps. Lorsque nous réglons la distance sur un point précis de l’image à filmer, la zone nette, la profondeur de champ, se répartit pour 1/3 avant le point de réglage et pour 2/3 après le point de réglage.
Pour nos images, la maîtrise de cette profondeur permettra, par exemple :
-de rechercher une zone de netteté la plus grande possible pour intégrer, par exemple, un avant-plan et un arrière plan, tous les deux nets, sur la même image


-de mettre en avant ou d’attirer l’attention sur une partie de l’image (voir les photos où l’on met alternativement en avant l’un puis l’autre garçon)
-une faible profondeur de champ permet d’isoler les gros ou très gros plans de l’environnement , de donner du « relief » à l’image et de concentrer sur ceux-ci toute l’attention .
Comment ça marche ?
La vidéo, contrairement à la photo ou au cinéma, donne des images ayant des profondeurs de champ importantes. Ceci est dû à la grande sensibilité des capteurs et à leur faible dimension (faibles distances focales) : vous comprendrez mieux ceci tout à l’heure.
Les conséquences en sont :
-peu de problèmes de réglages de netteté ; on l’a dit, les fonctionnements « en automatique » sont très efficaces
-par contre, les images ont moins de relief, sont plus « plates » qu’au cinéma
-et, enfin, la recherche de profondeurs de champ faibles pour de beaux gros plans par exemple est un peu plus difficile à obtenir en vidéo.
Pour y arriver, il nous faut comprendre comment agir sur la profondeur de champ.
La profondeur de champ dépend de trois facteurs :

1/La distance caméra-sujet : plus cette distance est grande, plus la profondeur de champ est importante

2/ La longueur focale : plus la focale est grande, plus la profondeur de champ est faible. Autrement dit, dans les mêmes conditions d’éclairage, si j’utilise un grand angle (vue très large- petite focale), ma profondeur de champ sera très grande, si j’utilise mon télé ( gros plan, grande focale), ma profondeur de champ sera très petite.

A titre d’illustration, regardez les matchs de foot à la télé : quand la caméra embrasse l’entièreté du terrain, c à d utilise un très grand angle (une petite focale), la profondeur de champ est très grande puisque les images sont nettes sur toute la profondeur du terrain, soit plus de 100 mètres ! Par contre, dans ce même match et donc dans les mêmes conditions, quand la caméra fait des gros voire très gros plans sur les joueurs, seuls ceux-ci sont nets, l’arrière plan même proche est complètement flou, car l’utilisation du téléobjectif (grande focale) a réduit la profondeur de champ à quelques dizaines de centimètres.

3/L’ouverture du diaphragme : plus le diaphragme est ouvert, plus la profondeur de champ est faible.
Dans notre exemple de match de foot, ceci explique pourquoi les terrains sont si fortement éclairés : un éclairage fort permet de réduire le diaphragme et donc d’augmenter la profondeur de champ. Ceci explique également qu’en plein soleil, l’été, le réglage de la distance est pratiquement toujours bon puisque le diaphragme est fermé et donc la profondeur de champ très grande.
La manipulation de cette règle n’est pas toujours évidente au début, retenez donc ce petit truc mnémotechnique : la profondeur de champ varie comme le chiffre du diaphragme : donc à petit chiffre (f1.4 , f2.8…) petite profondeur de champ ; à grand chiffre (f8, f11, f16...), grande profondeur.

Pour nos caméscopes, ce réglage du diaphragme peut être limité dans les cas suivants :
1/ On a dit plus haut que les caméscopes avaient des capteurs sensibles (donc diaphragmes peu ouverts) et de petite taille (donc faibles distances focales) : ces deux caractéristiques sont précisément celles qui accroissent la profondeur de champ !! Dans beaucoup de cas, on n’arrive donc pas à réduire suffisamment la profondeur de champ car l’éclairage est trop important. Une solution : adapter un filtre gris pour réduire cette lumière et augmenter le diaphragme. Si vous avez un tel filtre sur votre caméscope (normalement utilisé en cas de lumière trop vive), n’hésitez pas à l’enclencher pour réduire votre profondeur de champ.
Photo de Caméra Vidéo & Multimédia – Janvier 2005
2/ Bien évidemment, ces réglages de l’ouverture se font en mode manuel avec priorité à l’ouverture (mode AV) Pour garantir une exposition correcte, à chaque fois que vous augmentez l’ouverture, le temps de pose diminue. Aux faibles temps de pose ( 1/1000 par ex) et si vous filmez des objets en mouvement, vous risquez d’obtenir des mouvements saccadés, « brisés » ; gardez donc des vitesses relativement basses pour avoir des images plus « coulées ».

Et maintenant, au boulot !
L’application pratique la plus courante : le gros plan, par exemple d’une fleur.

1/ s’éloigner de la fleur et la cadrer en gros plan : pour cela utiliser un pied et le zoom.
2/ passer en mode « priorité ouverture » et descendre vers les petites chiffres du diaphragme aussi bas que possible
3/ régler très précisément la distance
Et voilà ! Votre fleur va se détacher sur un fond totalement flou, voire même presque noir dans certaines conditions : c’est magique !!!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Merci pour ce petit rappel. Très instructif. C'est vrai qu'il y a moyen de bien soigner ses prises finalement.
Mais comme déjà dit dans un autre message sur le blog, lorsqu'on filme en vacances "à la volée" on n'a pas toujours la possibilité d'effectuer correctement ces réglages. Malheureusement.

Anonyme a dit…

Ce manque d'attention aux possibilités de réglages est d'autant plus vrai que lors de notre réunion du 5/10, lorsque René a posé la question si les membres étaient attentifs à ces possibilités de réglage, la majorité (dont j'étais) a confirmé toujours travailler en modes automatiques.

Les explications techniques de René viennent effectivement bien à point.

Anonyme a dit…

"Ta" fleur sur fond flou... je ne suis pas du tout certaine de pouvoir la réaliser avec ma caméra actuelle... avec la précédente, oui mais elle est en panne de capteur !
Francine

Unknown a dit…

Prière, comme le dit si souvent Albert, de ne pas afficher de textes en rouge. Cela les rend si difficiles à lire que je préfère passer à autre chose.
Merci beaucoup.
Paul